24 avril 2023
Maitrise de la consommation, économie circulaire recyclage… ; les politiques de neutralité carbone et les technologies vertes sont aujourd’hui des considérations essentielles pouvant avoir un impact direct sur l’attractivité, la réputation et la valeur d’une entreprise. Les exigences réglementaires et l’évolution des attitudes des consommateurs et citoyens font partie des facteurs qui contribuent à ce changement radical dans la façon dont les entreprises doivent se remettent aujourd’hui en questions et opèreront à l’avenir.
Des facteurs qui auraient eu une moindre importance il y a cinq ou dix ans peuvent maintenant engendre des défis significatifs en matière de notoriété ou d’appréhension des risques financiers pour les acquéreurs lors des opérations M&A. Cela signifie qu’un examen plus poussé de l’évaluation des performances et de la trajectoire ESG, de la politique de neutralité carbone, des plans et des objectifs stratégiques est impératif pour déterminer la durabilité future d’une entreprise, et désormais sa valeur.
Tanguy du Chesnay, associé de Translink Corporate Finance France et en charge de l’animation du secteur Energie & Environnement pour la banque d’affaires au niveau mondial, affirme que les entreprises ne peuvent plus aujourd’hui ignorer les exigences et opportunités liées à la démarche ESG. « Les approches ESG et les initiatives cleantech se développent à marche forcée, évoluant d’un élément positif de différenciation à une nécessité à ériger au cœur de la stratégie d’entreprise », précise t’il ajoute qu’un focus est aujourd’hui à accentuer sur l’ensemble des technologies modernes permettant la collecte et l’analyse des données et KPI environnementaux, désormais essentiels pour les crédibiliser et documenter l’impact des initiatives et marqueurs que les entreprises doivent mettre en œuvre pour soutenir leurs ambitions écologiques.
« Il sera de plus en plus crucial de s’appuyer sur des objectifs et des données scientifiques pour éviter tout sentiment négatif ou de greenwashing potentiel et pour pouvoir appréhender l’impact réel de l’activité des entreprises et de leur écosystème sur la planète », affirme-t-il.
Les entreprises à la pointe se sont engagées à avoir un impact positif sur la planète tout en garantissant la rentabilité pour les actionnaires. Translink CF soutient pleinement cette approche de création de valeur durable et a dernièrement fortement accentué ses activités de conseil M&A et levées de fonds dans les secteurs porteurs liés à la transition énergétique et environnementale, sous la houlette de Tanguy du Chesnay, fort de son expérience d’une dizaine d’années dans ces domaines. « Cette démarche stratégique renforce notre engagement clef à proposer des assistances sur les opérations haut de bilan créatrices de valeur pour nos clients, mais également conformes à engagement à épauler les entrepreneurs des domaines liés au développement durable et à la préservation de l’environnement », explique M. du Chesnay.
Alignement des valeurs et positionnement ESG
D’après M. du Chesnay, si la qualité intrinsèque de la cible et son adéquation avec le projet stratégique de l’acquéreur demeurent évidemment les piliers d’une opération M&A, sa trajectoire en matière de politique ESG et les actions concrètes liées à ces objectifs jouent désormais fortement sur son attractivité et sa valeur potentielle. Cette tendance devrait se renforcer dans e un avenir proche, les régulations, attentes des citoyens, des consommateurs, des employées ou des partenaires business sur ces aspects de développement durable étant vouées à s’accentuer dans les années à venir.
Ayant déjà conseillé de nombreuses opérations haut de bilan pour des acteurs des catégories dénommées cleantech et climatetech, M. du Chesnay soutient que, d’un marché historiquement de niche, ce domaine évolue de façon exponentielle et se diffuse dans les industries supposées plus traditionnelles., Dans une taxonomie désormais affirmée, ces nouveaux marchés créent ainsi une économie de l’innovation environnementale donnant lieu à des opérations significatives de financement et de rachat d’entités. Les dernières opérations observées et conseillées illustrent ainsi la capacité à concilier les préoccupations environnementales et la demande de rendement pour les actionnaires et acquéreurs.
Parmi les récentes opérations dans le domaine des greentech conseillées par Tanguy du Chesnay, nous pouvons notamment citer :
EcoTree, acteur du développement forestier et du marché carbone
EcoTree est une plateforme digitale innovante d’investissement forestier qui permet aux particuliers et aux entreprises d’acquérir et de veiller au bon développement des arbres ou forêts, dans une démarche s’inscrivant dans la lutte contre les changements climatiques reposant sur une sylviculture proactive et durable. Conseillée par Translink CF France, EcoTree a ainsi pu lever 14 millions d’euros, faisant entrer à son capital Société Générale Ventures, le club-deal Financière Fonds privés et Famae Impact.
Ombrea, à la pointe de l’agrivoltaïsme
Ombrea est une greentech établie depuis 2016 ayant développé des solutions d’agrivoltaïsme qui permettent donc de produire de l’électricité sur du foncier agricole. Les panneaux mobiles, les capteurs météorologiques et autres éléments des systèmes installés permettent ainsi de disposer d’une information augmentée dans la gestion et préservation des cultures, tout en faisant bénéficier les exploitants agricoles de revenus complémentaires. Tanguy du Chesnay a conseillé les dirigeants-fondateurs dans une levée de 7 m€ auprès du fonds impact Mirova et des family offices des groupes Ortec et CMA CGM.
Ces deux opérations récentes sont des exemples de start-ups déjà robustes, proposant des solutions environnementales différenciantes et prouvées, financièrement attractives et qui ont pu trouver des partenaires financiers d’envergure pour un déploiement à plus grande échelle. Au-delà de ces deux exemples de transactions ayant rencontré un franc succès, Translink CF France conseille actuellement diverses start-up et PME sur des opérations haut de bilan (M&A et levées de fonds) dans les domaines du développement de puits de carbone, des protéines végétales bas-carbone, de la production de bioplastiques à partir d’algues et d’autres technologies vertes et innovations dans le domaine de l’énergie.
En 2022, les investissements dans les greentechs en France ont dépassé les attentes et ont atteint un nouveau sommet de 3,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 50% par rapport à 2021, se portant à près de trois fois le niveau atteint en 2020. « Cette appétence pour le soutien de ces entreprises illustre clairement l’accélération de la maturition des technologies développées et la mise en avant d’entreprises innovantes industrielles ou de services qui changent rapidement d’échelle », explique M. du Chesnay.
- du Chesnay résume trois principales tendances dans le domaine ESG appliqué à la finance d’entreprise :
- Les « pure players » et les business model aux atouts environnementaux : Il s’agit d’acteurs greentech / climatech dont la mission consiste à développer des solutions pour décarboner leurs activités, aujourd’hui fortement recherchés quand ils ont fait preuve de leur efficacité et capacité de croissance rentable.
- Une adaptation vertueuse des acteurs historiques. Dans une logique make or buy, les groupes plus traditionnel visant à développer des solutions et offres plus durables créent en interne – quand elles le peuvent – des équipes transversales ou de nouvelles divisions appuyant cette transition environnementale. Alternativement, elles font l’acquisition d’entités mieux positionnées sur ces domaines pour les aider à accélérer cette mission et opérer cette nécessaire transition.
- Quelles qu’en soient les cibles des modèles ci-dessus, les opérations de M&A intègrent désormais l’analyse de la situation et de la trajectoire en matière environnementale, impliquant des audits et des travaux prospectifs sur ces domaines devenus souvent clefs dans l’appréciation de l’opération.
Ces angles d’analyse ne sont au final que des maillons d’une chaine de développement des entités, qui passe par un grand nombre d’initiatives et de solutions technologiques, portées par des projets individuels, des collectifs universitaires et académiques ou émanant de direction R&D ; certains de ces schémas trouveront appui sur des concours d’innovation, des subventions ou financements internes, tandis que nombre d’autres, souvent plus avancés, seront à la recherche de financements externes appropriés, voire d’adossement à des groupes d’envergure valorisation l’avantage environnemental proposé.
Bureau français du réseau mondial éponyme, Translink CF France, établie à Paris et Bordeaux, est un acteur de référence du conseil M&A Smidcaps. Fondée il y a 11 ans, la banque d’affaires met l’accent sur son ADN entrepreneurial, ses expériences sectorielles de premier plan, et sa capacité inégalée à pouvoir mobiliser le réseau international sur l’ensemble de ses dossiers, y compris de taille modeste.
Les climatetech en quelques chiffres au niveau mondial :
- Selon Climate Tech VC, les climatetechs ont levé plus de 40 milliards de dollars dans le cadre de plus de 1 000 opérations de type venture ou growth en 2022.
- Les business models autour de la décarbonation, et les matériaux innovants peu émetteurs ont été parmi les sous-secteurs les plus porteurs multipliant respectivement par 2,4 et 3,8 les financements depuis 2021.
- 2 000 investisseurs ont participé à au moins une opération climatetech en 2022. Parmi eux, 613 ont investi l’année dernière dans plus de 5 opérations menées par des acteurs de ce sous-secteur.